"Girare, Rimanere"

où petit défi...^^ On va voir ce que ça va donner...

traduction du titre: "Tourner, Rester"

Paris. Paris était, le matin, l’une ce ces nombreuses villes où le tintamarre des voitures, des camions, des livreurs de pain et chocolats chaud du MC Do du coin, résonnaient dès la toute première heure. Si on décidait, parce que pour une fois on avait le temps, de se pencher à la fenêtre à la manière des grands-mères de campagnes, on pouvait observer et entendre la fourmilière des hommes bourdonner joyeusement malgré le fait que le jour venait seulement de se lever. Par « joyeusement » je n’entends malheureusement pas que ces personnes, obligées pour la plupart à se lever tôt, échangent des propos d’amitié et de franche camaraderie ! Au contraire, si un jour vous vous décidez à venir à Paris, accrochez bien vos oreilles à votre tête, car celles-ci pourraient souffrir gravement. Bref, on entendait plutôt le matin de ces « putain », « bouge ta voiture connard ! » et bien d’autres qui viennent fleurir le patrimoine des gros mots. Cependant, ce n’est pas qu’un tableau apocalyptique de Paris que je veux vous montrer. Paris n’est elle pas la capitale de merveilleux monuments, du croissant chaud et de la romance ? L’amour… C’est ici que continue mon histoire, à Paris ! C’est par un merveilleux concours de circonstances que je me suis retrouvée ici, dans une ville consacrée à la mode, ce qui tombe à merveille vu mon métier. Deux ans que je vis dans cette ville, qui à mes yeux, a plus de qualités que de défauts. Évidemment, ça dépend de quel point de vue on se place ! Fière et heureuse de constater que après toutes ces hésitations et ces études difficiles j’aimais énormément ma vie, je bus mon chocolat avec un plaisir non contenu. Encore en chemise de nuit ou dans ce qui me tenait lieu de chemise de nuit, un large t-shirt d’homme, il est d’ailleurs grand temps que je m’habille. C’est pourquoi, à pas discrets, je me faufile dans la chambre encore baignée d’obscurité. Seul un mince rayon doré perce le dessous des rideaux, un peu courts, pour se poser sur ma garde robe. Quelle aubaine ! Je n’ai même pas à ouvrir la lumière et risquer de le réveiller. 5h30, je m’habille à la façon « T.G.V. », il est d’ailleurs temps que je me dirige vers la gare… Avant de partir, un dernier regard sur celui qui est étendu de tout son long dans mon lit. Un sourire devant un souvenir. Un baiser d’au revoir avant de partir… ça me fait assez mal de le laisser seul… « Mmmmmmmmh » fait-il en se retournant dans le lit. Il ouvre les yeux, me regarde. C’est suffisant pour que mon cœur batte follement.
- Déjà ?
- Oui déjà… A dans quelques jours mon amour…
Je me redresse et me dirige vers la porte. Il me rattrape et m’embrasse. Que la vie est belle !

« Rentrer chez soi c’est chouette mais en même temps… » C’est ce que se disait en cet instant Mélody en sortant de la carcasse de l’avion qui l’avait ramenée le matin même en Belgique. Plongée dans ses pensées, comme un automate, elle se rendit à l’intérieur même de l’aéroport. Là, elle trouva aisément le tapis roulant dur lequel les valises attendaient sagement leur propriétaire. Sans les voir vraiment, Mélody se remémora les instants les plus merveilleux de son voyage en Espagne, il y en avait tellement ! Un mois entier sans le boulot, les tracas… revenue à la vie réelle, elle comptait bien appliqué à cette toute nouvelle vie l’amour et la gaîté quelle s’était plue à apprécier pendant ce voyages de noces
- A quoi tu penses mon amour ?
Mélody, sortant de sa douce rêverie se retourna. Devant elle, Thomas, son mari et dans ses bras un petit garçon de deux ans. Son petit garçon, son petit ange. Il regardait, les yeux ébahis, toute l’agitation autour de lui comme autant de découvertes précieuses au cœur d’un enfant de cet âge. Rayonnante de bonheur, Mélody réfléchis à sa réponse. Elle aurait pu parler de leur mariage encore si récent, du bonheur qu’elle ressentait en cet instant simplement parce qu’elle était avec eux et de tant d’autre choses… Un sourire dont elle connaissait si bien le secret éclaira son beau visage.
- A nous, simplement a nous…
Et tout trois, heureux, prirent le taxi, direction Theux !

« Milan est décidément une très belle ville… ». L’avion venait de quitter le sol de l’Italie et déjà Sophie se réjouissait d’y retourner dans deux mois. Cette jeune notable c’était en effet vu confier la garde d’une magnifique villa de aux environs de Milan, ce qui prouvait ses hautes compétences. En plus, loin de séparer vie privée et vie professionnelle, Sophie avait tout loisir d’emmener avec elle ses deux petits garçons de un an et demi, des jumeaux. En effet, elle avait à sa disposition un bâtiment annexe de la villa que ses employeurs lui louait à une modique somme. Son avenir était d’autant plus assuré que la personne, qui en ce moment était assise à côté d’elle, se trouvait être son fiancé depuis la veille. L’homme en question lisait un journal sportif Italien dans lequel on relatait les derniers exploits en foot de la merveilleuse équipe. Dans un soupir d’aise elle déposa sa tête sur l’épaule de son futur mari. Celui-ci releva la tête de son journal et souri en rencontrant ses magnifiques yeux bleus.
- Tout va bien ?
- Tout va pour le mieux tu veux dire. Les petits dorment…
Lui répondit-elle avec un sourire ironique
- Tu sais bien que je ne parlais pas de ça… Pas de regrets ?
Dit-il soudain inquiet.
- Si j’avais eu des regrets je n’aurais pas accepter ta proposition hier soir cesse de te tracasser !
Il avait fallu deux ans pour qu’il la demande en mariage. Pendant ces deux années ils avaient vécus en couple, heureux avec leurs jumeaux. Cependant l’ombre d’un ancien mariage n’avait cessé de planer au dessus de leur tête. Aujourd’hui, pour l’un comme pour l’autre, cet engagement signifiait un nouveau départ.
- je t’aime
Comme à chaque fois qu’il le lui disait elle se sentit fondre et les larmes perlèrent à ses yeux
- moi aussi
Ils atterrirent alors en Belgique.

« Une bonne chose de faite » C’est exactement les mots qui défilèrent dans l’esprit de Vincent quand il ferma le dossier à la couverture jaune mouchetée. Avec la certitude d’avoir accompli son travail, il rangea celui-ci sur l’étagère de sapin et replaça la petite pierre noire brillant dans l’immense vitrine qui occupait la moitié d’un mur du musée. Aujourd’hui même il pourrait annoncé aux habitants de la ville que le volcan ne risquerait pas d’exploser avant au moins un bon siècle, ce qui assurément les rempliraient de joie. Vincent était géologue, c’est pourquoi il parcourait le monde depuis bientôt quatre ans, se posant ou on avait le plus besoin de lui. Voilà maintenant un mois qu’il étudiait le volcan prénommé « Chem » pour déterminer sa prochaine explosion qui se révélerait assurément dangereuse. C’est donc avec le sourire qu’il sortit de la grande salle et qu’il rentra à son hôtel. Il traversa une, deux, trois petites allées vides en raison de l’heure matinale (3h), se faufila dans l’entrée du hall et monta l’unique volée d’escaliers. Il s’arrêta devant le numéro 8 et commença à chercher ses clés. Il n’eut pas à les chercher longtemps. En effet, la porte s’ouvrit d’elle-même laissant apparaître une jeune femme
- Je me demandais à quelle heure tu aurais fini
Dit celle-ci avec un sourire et des cernes autour des yeux
- tu ne dormais pas ?
Question inutile en réalité. Tant que son mari n’était pas rentré, Eve ne pouvait dormir. C’est pourquoi elle l’attendait. Heureusement, cela ne se produisait que rarement et ce petit sacrifice n’était rien comparé aux innombrable bonheurs qu’ils avaient connus depuis qu’ils s’étaient mariés, il y avait quatre ans de cela. Un voyage de noce qui ne s’est jamais terminé ! Pendant que son mari étudiait les pierres, Eve construisait un reportage des régions qu’ils visitaient, rémunérée par une grande chaîne qui le diffusait chaque semaine en épisodes.
Vincent rentra et Eve l’entoura de ces bras puis l’embrassa.
- Demain, on rentre mon amour ! Il faut profiter des derniers instants…
Lui avait-elle dit. Il lui répondit
- D’après toi comment pourrait-on passer cette fin de nuit ?
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle n’avait plus du tout sommeil…

« Que c’est bon d’être le r…euh… la reine ! » Ca pour être la reine, Laura l’était, la reine d’une marque de vêtements qu’elle avait crée et baptiser « pink meuh ». Malgré le fait qu’elle avait un tantinet galéré au début, la marque avait très vite connu un succès énorme au japon. Ensuite elle s’était étendue à l’Asie et maintenant elle montrait le bout de son nez en Europe ! Laura était fière de ce qu’elle avait accompli. Qui ne l’aurait pas été ? Elle s’était toujours battue pour affirmer ses idées alors maintenant qu’on lui léchait limite les pieds elle n’allait pas se priver !
- Toc toc toc !
« Oui » répondit Laura à l’intention de la porte qui était de l’autre côté de la pièce rose bonbon. Une femme rentra, failli emboutir un mannequin et se redressant s’adressa à son patron.
- Madame votre avion est prêt à décoller et votre fiancé s’impatiente à bord
- j’ai presque fini…
Elle piqua une dernière épingle sur le bout de tissu qui ornait le mannequin devant elle. Sa nouvelle collection lancée, elle pouvait partir sans crainte et laisser la boîte à ses « ministres ». Elle enjamba les divers ciseaux, tissus, mannequins qui encombraient la pièce et referma la porte sur son génie.

« Ouf ! Heureusement la voilà… » En effet, Inès était soulagée car Laura venait de prendre place à côté d’elle dans l’avion. Pourquoi ce soulagement ? Parce que le fiancé de celle qui s’était faite attendre n’arrêtait pas de lui casser les oreilles avec ses « tu va voir elle ne viendra pas ! ». Cela faisait trois mois que les deux étaient fiancés et il ne se passait pas un jour sans qu’une dispute éclate. Cependant, Inès ne s’en inquiétait pas, elle savait que les disputes loin de les séparer les rapprochaient. Fait anormal totalement typique de la part de Laura. Néanmoins elle préférait sa façon à elle d’avoir une relation. C’est pourquoi elle serra un peu plus la main de l’homme assis à sa gauche. Elle était contente que son petit ami ait su les accompagner. Elle avait déjà eu assez de mal à quitter son cher studio japonais où elle créait des publicités pour les marques de vêtements, notamment pour la marque de Laura. Si son amour n’avait pas pu l’accompagner, ça aurait été vraiment dur…
- on peut y aller
Dit-elle au pilote dès que Laura eu boucler sa ceinture. Le fait d’être à présent quatre sur la banquette du petit avion fit qu’elle fut littéralement collée à son compagnon. Ce qui ne semblait pas le gêner vu le sourire qui apparu sur son visage. Au décollage Inès fut un peu déstabilisée et, pour se rattraper, s’appuya (sans mauvaise attention bien sûr !) sur l’entre jambe de son compagnon. Elle releva la tête et rencontra ses magnifiques yeux vairons.
- Devine à quoi je pense
Lui dit-il. Elle n’eut pas de mal à deviner…

« Et… terminé ! » elle avait carrément hurlé le dernier mot dans tout la maison, si bien qu’elle ne tarda pas à voir rapidement surgir deux têtes dans l’entrebâillement de la porte de son bureau.
- Maman ça va ?
Demanda une petite fille de trois ans aux yeux bleus et à l’air angélique
- Tu connais ta mère…
Lui répondit l’homme à ses côtés, avec un sourire ironique qui en disait long
- Ha Ha Ha…
Répondit Elodie, devant son ordinateur.
- Dites ce que vous voulez tout les deux, moquez vous ! N’empêche que je viens de terminer mon bouquin et que j’ai le droit d’en être fière !
Elle avait dit cela la tête haute, un grand sourire aux lèvres. Le résultat de ses paroles ne se fit pas attendre : sa petite fille et son mari se jetèrent littéralement sur elle et ils terminèrent leurs course sur la carpette. Là, la petite fille et son père commencèrent à la chatouiller jusqu’à ce qu’elle crie grâce.
- Félicitation mon amour!
Ca pour avoir droit aux félicitations, elle en avait droit ! Diplômée en classique, cette jeune femme avait connu le succès dès sa sortie d’université Elle avait tout d’abord trouvé une place de choix à l’institut Saint Roch Theux comme professeur de latin. Ensuite elle s’était mariée un an après avec l’homme qu’elle aimait de tout son cœur. Etait vite née sa charmante petite fille qu’elle adorait plus que tout. Et voilà qu’elle venait de terminer un roman qu’elle avait commencé à la naissance de celle ci. Sa vie n’était pas que bonheur bien sûr, mais elle n’était pas loin de l’être ! Soudain son mari s’immobilisa au dessus d’elle et plongea son regard dans le sien.
- Je t’aime
Elle failli en pleurer. Ils s’apprêtaient à s’embrasser lorsque la « douce » enfant mis le holà avec un « bêêêêrk c’est dégoûtant ! ». Ils éclatèrent de rire tous les trois.
- Si tu as fini on y va ? La voiture est prête
Lui annonça son mari tout en l’aidant à se relever. Elle les regarda les yeux et le cœur plein d’amour. La petite lui sauta dans les bras.
- Moi aussi je suis prête !

« Mmmmmmmmmmmmmh…. hamburger…. » Il ne fallait pas en attendre plus de la part de Marie dont l’estomac gargouillait allégrement. D’autant plus que les hamburgers d’Italie ne valaient pas ceux de Belgique et que, précisément, Marie retournait en Belgique après le tournage de son film. De plus quand on à trois bouche à nourrir d’un coup, c’est normal qu’on ai triplement plus faim non ?
- J’en connais qui sont affamées !
Celui qui venait de parler était le mari de la jeune femme depuis maintenant six mois. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne leurs avait pas fallu longtemps pour attendre des jumelles ! Quand elle avait apris la nouvelle, Marie, tout comme son mari, avait sauté de joie. Elle n’aurait jamais cru possible que ce rêve là se réalise. Elle ne croyait pas en sa vie entière d’ailleurs qui, pour elle, ne pouvait être qu’un rêve. Bien sûr elle avait galéré pour en arriver là. Il lui avait fallu deux ans après ses études pour obtenir son premier rôle. De là, elle avait joué non seulement dans deux films mais aussi dans une série fantastique qui cartonnait. C’est d’ailleurs sur ce tournage qu’elle avait rencontré son mari. Le premier jour de tournage aux Caraïbes, l’acteur principal de la série l’avait tout d’abord pris pour une maquilleuse. Se prenant au jeux, elle l’avait fait marcher deux bonnes heures avant de lui cloué le bec en interprétant son rôle. Loin d’avoir été vexé, il avait voulu faire plus ample connaissance. Le résultat était que maintenant elle se retrouvait enceinte de trois mois, aussi grosse qu’un ballon. Ce qui l’enchantait au plus haut point.
- On attendra bien d’être arrivées… il faut que je te fasse goûter nos hamburgers, un régal !
Il sourit et elle lui rendit son sourire.

« C’est un plaisir d’être chez soi » me disais-je, assise à la terrasse du petit café de Theux où nous avions rendez vous. Tranquillement je sirotais mon coca tout en pensant à mon enfance et à mon adolescence. Soudain ils déboulèrent tous à intervalles réguliers. Il fallu au serveur rajouter une, voir deux, tables pour caser tout le monde. Laura, Marie, Elodie, Inès, Vincent, Sophie, Mélody et leurs compagnons et enfants respectifs (qui furent vite « adoptés »), nous étions tous là, très heureux de nous revoir après tant d’années, ensemble. Pendant que nous parlions de choses et d’autres (l’un annonçait une promotion, l’autre racontait comment il se démerdait, encore un annonçait un heureux événement,…) je réfléchissait à ce que je vivais à l’instant. Les enfants jouaient ensemble dans la petite pleine de jeux, tout comme nous avant eux… Je pris alors conscience du temps qui s’était écoulé, l’un comme l’autre nous avions accompli une grande partie du long chemin et par chance nous nous en étions tous bien sortis. Je souris en repensant à la bande que nous étions, au forum, aux blagues. L’amitié est un lien très fort, personne ne saurait vivre sans cela. Je garderais, je le savais, toujours ce moment en mémoire. Soudain Marie m’adressa la parole
- Et toi Juju ! Raconte !
Et tout recommença comme avant.